Mémoire et intelligence: comment en retarder le déclin naturel
Par Marie-Paule Dessaint, docteure en sciences de l’éducation, auteure de 16 livres, conférencière et biographe
Alimentation, exercices intellectuels et physiques, réduction du stress et sommeil de qualité protègent votre cerveau et par conséquent votre mémoire
Je suis l’auteure de 4 livres et d’un livre audio consacrés à la mémoire et à l’intelligence. Les textes qui suivent sont extraits de ces ouvrages.
Tout comme le corps, le cerveau s’use, se détériore et perd peu à peu ses capacités au fil des ans. L’un et l’autre deviennent moins souples, moins flexibles, moins réactifs et moins alertes.
Ce déclin de nos facultés intellectuelles affecte en priorité la mémoire des noms propres et la mémoire épisodique (notre propre histoire), mais aussi nos fonctions cognitives supérieures, par exemple le raisonnement.
Bien que, parfois gênants, ces changements ne nous empêchent pas de vivre normalement et de conserver notre autonomie jusqu’à un âge avancé. À condition, bien sûr, de ne pas baisser les bras et d’agir.
Pour retarder ce processus naturel du vieillissement cognitif, on adopte, très tôt au cours de la vie, de bonnes habitudes de vie: exercices physiques et intellectuels réguliers, curiosité intellectuelle, activités variées et vie saine et équilibrée (sommeil, alimentation, réduction du stress, etc.)
DÉCLIN NORMAL ET EFFETS POSITIFS DU MODE DE VIE SUR LA COGNITION
Sur cette illustration qui représente le potentiel du développement cognitif au cours de la vie, les points, au centre de la courbe, montrent le déclin normal.
Les flèches, ascendantes ou descendantes, montrent les effets positifs ou négatifs sur la cognition de certains facteurs biologiques, comportementaux et environnementaux.
La ligne horizontale montre le seuil fonctionnel à partir duquel la cognition peut être compromise dans certains cas.
Voici quelques faits, selon les âges, mais je vous invite à lire mes livres pour prendre connaissance de l’ensemble des transformations de la mémoire et de l’intelligence au fil du temps
– 20 ans environ: la mémoire est au maximum de son efficacité, mais…
C’est dans la vingtaine que la mémoire est au maximum de son efficacité, notamment la capacité de se concentrer, ainsi que l’intelligence fluide : l’intelligence logique mathématique
Par exemple, un jeune âgé de 15 ans, peut apprendre rapidement une poésie, même si l’environnement est bruyant, alors que ce sera plus difficile à 40 ans et, pire encore à 50 ans.
Mais, plus nous vieillissons, plus l’expérience de vie et les stratégies personnelles développées au fil des ans pour apprendre et se débrouiller en toutes circonstances, compensent ce qui est perdu de l’intelligence fluide. L’intelligence cristallisée prend peu à peu la relève.
C’est dans la vingtaine que s’amorce le déclin de la mémoire de travail, là où se font les opérations intellectuelles, par exemple, lire, écrire, planifier une action ou raisonner, à partir des informations puisées dans la mémoire à long terme.
Par exemple, dès que la mémoire de travail faiblit, raisonner et planifier des actions devient plus difficile. Il en est ainsi de la créativité.
Aussi, environ 6 % des récepteurs du neurotransmetteur dopamine commencent à disparaître, chaque dizaine d’années.
La dopamine contribue à la bonne circulation de l’information dans le cerveau, jouant ainsi un rôle important dans la capacité de se concentrer et d’être attentif.
La dopamine est également impliquée dans l’entrain, la prise de décisions, la créativité, les fonctions motrices et le sommeil.
– À partir de 30 ans: la capacité d’attention commence à baisser
Même si, dans la trentaine, les capacités de la mémoire sont à leur maximum, celle d’être attentif commence à baisser
Heureusement, des études ont montré qu’une personne qui s’adonne régulièrement à une activité physique à 36 ans en verra les effets positifs sur ses performances intellectuelles entre 7 et 15 ans plus tard.
Vous pourriez aimer lire cet article à propos des moyens d’améliorer la capacité d’attention: L’attention et la concentration: plus fragiles en vieillissant.
L’effet de l’exercice physique sur la santé cognitive est semblable, et parfois supérieur, à celui des exercices intellectuels
– À partir de 40 ans: il est difficile de se concentrer dans un environnement bruyant
À 45 ans, environ 30 % des gens éprouvent des difficultés à se souvenir du nom des personnes qu’ils viennent de rencontrer
À cette période de la vie, certaines personnes ont déjà des problèmes de mémoire objectifs (mesurables).
Il leur est plus difficile, par exemple, de se concentrer dans un environnement bruyant.
Les effets du vieillissement commencent à se faire sentir sur le nerf optique et sur la rétine alors que pour la majorité des gens, la vue est l’organe le plus utilisé pour enregistrer des informations et apprendre.
– 50 ans: la moitié des cinquantenaires se plaignent de problèmes de mémoire
À partir de la cinquantaine, nous sommes davantage sensibles aux interférences (distractions) qui gênent alors la mémorisation: sensations physiques (chaleur, douleurs), pensées parasites (inquiétude, angoisse, colère) ou encore le bruit de l’environnement
La mémoire épisodique devient moins efficace.
La mémoire épisodique est celle des moments qui ont marqué et qui marquent encore notre vie.
Les souvenirs qui s’y trouvent sont toujours liés à l’endroit et au moment (dates) où ils se sont formés, donc à un contexte spatio-temporel (l’espace, l’endroit, et le temps).
On y trouve aussi bien des événements très personnels, mariage, maladie, moments heureux en famille, conversations importantes, apprentissages significatifs, que des faits de société dont nous avons été témoins directement ou indirectement: histoires marquantes de notre pays, guerre, ouragan dévastateur, désastre qui a fait des centaines ou des milliers de morts, décès d’une personnalité politique qui a marqué le monde de son empreinte ou de ses comportements positifs et admirables ou négatifs et honteux.
La myélinisation devient plus subtile…
La myélinisation est la formation de la gaine de myéline qui entoure la plupart des neurones et des axones, pour les protéger, comme une gaine isolante, mais aussi pour faciliter la conduction des informations d’un neurone à l’autre.
Celle-ci continue jusqu’au milieu de la cinquantaine, mais de façon plus subtile. Toutefois, l’entrainement intense et intensif (exercices intellectuels) qui engendre une activité importante des neurones peut encore stimuler la myélinisation au cours du vieillissement.
– 60 ans la mémoire à court terme et la mémoire de travail perdent de leur efficacité
L’intelligence se maintient assez bien jusqu’à 70 ans et bien plus grâce à l’intelligence cristallisée
Ce problème rend plus difficiles le traitement et la manipulation de l’information surtout si l’on doit en traiter plusieurs en même temps.
– 70 ans: 70% des gens se plaignent de problèmes de mémoire, surtout ceux liés à la mémoire épisodique
La mémoire sémantique (les connaissances) résiste bien jusqu’à au moins 75 ans… et davantage si on l’entretient
Aussi, le cortex cérébral perd environ 1% de sa masse chaque année. En d’autres mots: notre cerveau rétrécit et rapetisse.
Le cortex cérébral, encore appelé substance grise ou écorce cérébrale, désigne la partie supérieure des hémisphères cérébraux.
Il est formé de 5 lobes.
Si le cortex cérébral est plissé, c’est pour pouvoir entrer… dans la boîte crânienne.
Les lobes frontaux interviennent dans la planification, le langage et les mouvements volontaires.
Situé à l’avant des lobes frontaux (voir l’illustration), le cortex (ou lobe) frontal occupe presque le quart du cortex.
C’est dans le cortex préfrontal que se trouve la clé de l’apprentissage, et même de l’intelligence car il exerce 6 grandes fonctions cognitives: l’initiative, la représentation, la planification, la flexibilité mentale, l’attention et la régulation des émotions
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Le livret de 84 pages (12,99$) rassemble les idées clés des conférences que je prononce sur la mémoire et l’intelligence (mes notes de cours, en fait), ainsi que des livres brochés, numériques et audio que j’ai publiés sur ce sujet. J’y ai sélectionné les meilleures pratiques pour préserver les fonctions cognitives, réduire leur déclin ainsi que le risque de démence
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Vous trouverez aussi dans cet article…
DES STRATÉGIES ET DES CONSEILS POUR ENTRETENIR VOTRE MÉMOIRE ET VOTRE INTELLIGENCE ENT EN RÉDUIRE LE DÉCLIN
Voici quelques idées et conseils, des stratégies, des exercices physiques et intellectuels et un mode de vie idéal pour avoir une bonne mémoire et une bonne intelligence et en réduire le risque de déclin. Vous comprendrez quelles régions du cerveau ils stimulent et comment ils les maintiennent en bonne santé physiologique et cognitive. À condition de les adopter chaque jour.
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